Les signatures de mes ancêtres WOLF à travers les siècles


recherches généalogiques / lundi, janvier 31st, 2022

J’ai participé récemment à une visioconférence passionnante sur les signatures de nos ancêtres, organisée par la Section Île-de-France du Cercle généalogique d’Alsace et animée par Laure Mestre. Les signatures au bas d’actes paroissiaux ou notariés sont souvent les seules traces écrites qui nous sont parvenues de nos ancêtres. Et leur analyse peut parfois nous donner des indications sur leur métier, leur niveau d’instruction, etc.

Cela m’a donné envie de rechercher les signatures de mes ancêtres WOLF directs, tous originaires de Achen dans le Pays de Bitche, et de voir comment leurs signatures avaient pu évoluer à travers les époques.

Génération 10 : WOLF Louis « Ludwig » (vers 1630 – avant 1733)

WOLF Louis est mon ancêtre paternel connu le plus lointain. Je trouve sa trace comme témoin dans les premiers contrats de mariage conservés de la commune d’Achen à partir de 1684. Il ne signe pas mais appose une marque, comme sur ce contrat de mariage entre BUCHHEIT Adam et FUNDT Eve en 1693 à Achen. Un lecteur avisé, Nickel RUBBELZ, a reconnu dans cette marque le symbole de la Wolfsangel, littéralement « crochet de loup », qui figure sur de nombreux blasons de villages ou sur des bornes dans la région. Ce qui voudrait dire que cette marque avait un réel sens pour lui, sans doute pour représenter son patronyme, voire ses origines. Mais était-il vraiment instituteur comme l’indiquent de nombreux généalogistes sur leur arbre ? S’il ne savait pas signer cela reste à prouver… peut-être une confusion avec son fils ?


Génération 9 : WOLF Jean Louis « Johan Ludwig » (1695-1745)

WOLF Jean-Louis était instituteur à Rohrbach puis à Achen. Il est déclarant ou témoin sur de nombreux actes d’Achen mais où seul le curé signait. J’ai fini par trouver une très belle signature de sa main sur l’acte de mariage de son fis WOLF Jean Georges en 1744. Il décédera l’année suivante à l’âge de 49 ans.


Génération 8 : WOLF Jean Georges « Johannis » (1724-1774)

WOLF Jean Georges était maître tisserand à Achen, comme au moins deux de ses frères et leurs futurs descendants. Georges était son deuxième prénom et ne figure que sur son acte de baptême, sur tous les autres actes qu’il a signés il est prénommé Jean ou Johannis, comme ici au baptême de son fils WOLF Jean en 1758.


Génération 7 : WOLF Etienne « Stephan » (1762-1835)

WOLF Etienne était tisserand à Achen, comme son père. J’ai retrouvé bon nombre de ses signatures tout au long de sa vie, comme cette très belle signature en 1827 sur l’acte de décès de sa seconde femme HOFFMANN Gertrude. Et même si depuis la révolution les actes sont en français, il continue à signer de son prénom germanique.


Génération 6 : WOLF Etienne « Stephan » (1798-1884)

WOLF Etienne est la 3ème génération de tisserands à Achen. Avec sa femme KREMER Anne ils ont eu 12 enfants, donc je trouve leur trace sur de nombreux actes de naissance ou de mariage. En 1828 il signe au bas de l’acte de décès de sa fille WOLF Lucie morte en bas âge.


Génération 5 : WOLF Jean Luc (1829-1885)

WOLF Jean Luc est la 4ème génération de tisserands à Achen, et leur technique a sans doute évolué car sur tous les actes où il est mentionné, il est précisé qu’il est tissier en soie. Il aura également 12 enfants, donc apposera sa signature au bas de très nombreux actes (mais sans son prénom). Comme ici lors de la naissance de sa fille WOLF Barbe en 1867.


Génération 4 : WOLF Jean Baptiste (1861-1937)

Mon arrière-grand-père WOLF Jean Baptiste a tout d’abord exercé l’activité de tissier en soie, puis est devenu menuisier ébéniste. Etrangement, il a signé la plupart de ses actes « Jean Baptiest » avec un e, comme lors de la naissance de sa fille WOLF Catherine Marie Lucie en 1907.


Génération 3 : WOLF Marcel (1911-1977)

Comme son père, mon grand-père WOLF Marcel était menuisier ébéniste. Avec 9 enfants, lui aussi aura signé de nombreux actes de naissance et de mariage. Mais contrairement aux générations précédentes, il a signé systématiquement son prénom en français, à part lors de son mariage en 1942 en pleine occupation Allemande où il a préféré signer Marzel…


Je ne vais pas publier ici la signature de mon père ni la mienne, pour des raisons évidentes de confidentialité. Mais on aurait pu constater que celles de nos ancêtres étaient nettement plus élégantes et plus lisibles !

En tout les cas je ne m’attendais pas à trouver des signatures aussi soignées, preuves a priori d’un niveau d’instruction relativement élevé dès le XVIIIe siècle dans la région !

Si ce sujet vous intéresse, je vous recommande l’étude de Michel Baumgarth « À l’exception de la mère de l’épouse qui a déclaré ne savoir signer », qui a analysé plus de 11 000 signatures sur les registres d’Huttenheim dans le Haut-Rhin et a constaté un taux d’alphabétisation très élevé. Et où l’on apprend également que 90% des Mosellans savaient lire et écrire en 1872, contre seulement 57% en moyenne en France !

Je n’en ferai pas autant, mais cette première analyse a éveillé ma curiosité et je la reconduirai prochainement sur d’autres branches de mes ancêtres…

6 réponses à « Les signatures de mes ancêtres WOLF à travers les siècles »

  1. Merci Greg pour ce très bel article et pour tes mots gratifiants ! Tu nous proposes ici un véritable hommage à ta lignée paternelle : que de belles signatures ! La marque de Louis WOLF est particulièrement intéressante. J’attends la suite avec impatience !
    Laure

  2. J’ai étudié les signatures de mon 2ieme arrière grand-père entre 1842 (son mariage) et 1890 (sa dernière connue). Lui aussi était dans l’industrie textile. Il était alsacien et ses premières signatures étaient de cette écriture « pointue » à l’allemande (mon expression!). En 1867, il a quitté l’Alsace pour les Vosges pour de bon et sa signature a commencé à changer. L’écriture était plus ronde, le TH était enfin lisible (pour une française!!!). Par contre sa dernière signature m’a fait mal au cœur, car je me suis rendu compte qu’il avait eu un mal incroyable à l’écrire. Ses mains devaient être percluses de rhumatismes et à 70 ans, il était peut-être en mauvaise santé après toutes ces années de dur labeur passées dans les usines textiles où l’air était plutôt malsain. J’avais lu l’article de Michel Baumgarth et l’avais trouvé très intéressant également.

    1. Merci Annick pour votre retour.
      J’ai également constaté que sur la fin de leur vie, certains ancêtres ont eu beaucoup de mal à écrire et leurs signatures étaient beaucoup moins précises…

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