VOGELGESANG : une famille allemande qui portait bien son nom


recherches généalogiques / mercredi, novembre 25th, 2020

J’ai toujours trouvé amusant le nom de cette branche d’ancêtres, qui en français signifie « ramage, chant des oiseaux ». Et en recherchant les générations plus anciennes, j’ai fait une découverte insolite.

La famille VOGELGESANG du comté de Zweibrücken

Mon ancêtre la plus récente, VOGELGESANG Marguerite, a vécu au XVIIIème siècle dans le comté de Zweibrücken, ou Palatinat Deux-Ponts. Née en 1724 à Niedergailbach, elle épouse en 1751 KREMER Jean Nicolas, tisserand d’Obergailbach, le village voisin.

Elle y décède en 1804 à l’âge de 79 ans. Ces deux villages, éloignés de tout juste 2 km, sont aujourd’hui de part et d’autre de la frontière franco-allemande.

En effectuant des recherches dans les registres allemands sur FamilySearch, et avec l’aide de généalogistes qui partagent aussi ces ancêtres, j’ai pu remonter la branche des VOGELGESANG jusqu’au XVIème siècle.

Lenhart VOGELGESANG, né vers 1520, Neuenburg,
 dont

  • Magnus, né le 11 juillet 1560, Waldfenster, décédé vers 1608, Hornbach, Förster u. Vogelfänger in Hornbach.
    Marié le 15 octobre 1593, Zweibrücken, avec Maria WILRICH, née le 11 juillet 1570, Kusel, dont  
    • Wolf Bernahrd, né le 20 juillet 1606, Bottenbach, décédé en 1652, Hornbach, Vogelfänger in Zweibrücken.
      Marié vers 1635, Hornbach, avec Catharina LANDORFF, née entre 1605 et 1610, Erfweiler, décédée vers 1665, Herbitzheim (Gersheim), dont  

Mais surtout, grâce à le retranscription d’actes notariés anciens, j’ai pu en découvrir davantage sur la vie quotidienne de certains de ces ancêtres.

Les VOGELGESANG oiseleurs

Le père de Marguerite, VOGELGESANG Jean Valentin, était forgeron à Niedergailbach, et son grand-père, VOGELGESANG Johann Bartholomeus, était intendant à la Cour de Biesingen.

Mais ce sont les générations suivantes qui portent bien leur nom :

  • VOGELGESANG Wolf Bernard était « Vogelfänger » à Zweibrücken en 1639
  • VOGELGESANG Magnus était « Vogelfänger » à Hornbach en 1593

« Vogelfänger », autrement dit oiseleur, pour quelqu’un qui s’appelle VOGELGESANG, voilà qui est insolite ! On pourrait même imaginer qu’à l’apparition des noms de famille au Moyen-Age, un ancêtre portait ce surnom à cause de son métier, et qu’il soit devenu un patronyme transmis aux générations suivantes.

Dans son livre « Les noms de famille et leurs secrets« , Jean-Louis BEAUCARNOT prend ainsi comme exemple le cas des BRETAUDEAU angevins dont l’aïeul devait savoir poser les « brêtes », noms d’anciens pièges à oiseaux.

Un autre exemple célèbre en Allemagne est Henri Ier de Germanie, dit l’Oiseleur, en allemand « Heinrich der Finkler ou Heinrich der Vogler », appelé ainsi parce qu’il était passionné de chasse au faucon.

Portrait imaginaire d’Henri Ier de Germanie par Ottokar Walter (1904)


Pour en revenir à mes ancêtres, voici ce que les archives anciennes nous apprennent concernant Wolf Bernhardt VOGELGESANG :

  • 1630 : par ordre son salaire court à partir du 1er février de cette année et comprend 22 florins avec en plus une indemnité de prime
  • 13/1/1639  : lors du baptême de Hans Samuel, il est cité oiseleur à Deux-Ponts
  • 1643 : garde forestier à Hornbach
  • 1643, 1647 et 1651 : il lui est livré par ordre 1 « mltr » d’orge 

Le métier d’oiseleur

Difficile de se représenter aujourd’hui en quoi consistait le métier d’oiseleur à l’époque. Mais le livre « Alphabet des arts et métiers » publié en 1826, consultable gratuitement sur le site Gallica de la BNF, en donne une définition très précise :

L’oiseleur est une espèce de chasseur qui, sans le secours du plomb et de la poudre, parvient à prendre et à détruire les oiseaux, au moyen d’une petite cage qu’il appelle « appât », et qui renferme un oiseau de l’espèce de ceux qu’il veut attirer dans le piège. L’oiseleur tend ses filets , dans lesquels il sème un peu de graine, et se met en embuscade. Le petit oiseau prisonnier, par son ramage ou gazouillement, attire les autres autour de sa cage, qui est placée près du filet ; ces derniers ne tardent pas à s’y rassembler et à pénétrer dans le filet semé de graine ; et, tandis qu’ils s’amusent à la becqueter, l’oiseleur tire un petit cordon, espèce de détente qui referme le filet ; les pauvres innocents sont pris dans le piège, et périssent bientôt sous les coups de l’oiseleur, qui s’en empare et vient les vendre au marché« 

Et c’est ce qu’illustrent parfaitement ces deux anciennes gravures inspirées de la fable de Jean de la Fontaine L’Oiseleur, l’Autour et l’Alouette.

Gravure de Jean Ouvrier d’après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759

Fables de La Fontaine, Imagerie d’Épinal, 1895

 » Les injustices des pervers
            Servent souvent d’excuse aux nôtres.
            Telle est la loi de l’univers ;
Si tu veux qu’on t’épargne, épargne aussi les autres « 

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